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Le Prieuré Saint-Christophe de Michel Grisard…par Alexandre Cuvillier

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On ne présente plus ce vigneron qui fait partie des plus grands vignerons français. Nous voici dans le département de la Savoie, à Fréterive chez Michel Grisard.

Fervent défenseur des cépages locaux et de ses terroirs, Michel Grisard débute en 1984 avec seulement un hectare de mondeuse. 

Il travaillait sur 6 hectares de vignobles, avec principalement de la mondeuse environ 4 hectares et une petite production d’Altesse.

Toutes ses vignes sont situées dans un paysage extraordinaire, à une altitude d’environ 340 mètres, sur des coteaux abruptes de la Combe de Savoie sur les communes d’Arbin et de Fréterive. La diversité des sols se composent des limons, des alluvions sur quelques éboulis argilo-calcaires. 

Michel est un passionné de la vigne, des vieux cépages locaux, il consacre beaucoup de son temps à l’ampélographie, mais également aux jeunes vignerons de la région à qui il rend régulièrement visite.

Humilité serait un mot juste pour le qualifier! 

En 1994, il se tourne directement vers la Biodynamie, ce qui à l’époque est un grand pas pour la région. Il devient un précurseur. Passionné du travail à la vigne, c’est pour lui naturellement qu’il va y consacrer sa vie. A la vigne, où il intervient peu, il utilise les pratiques de la biodynamie comme la bouse de corne, et autres infusions d’herbes pulvérisées et des labours réguliers.

Concernant les vendanges, celles-ci sont manuelles et les raisins récoltés sont déposés dans de petites cagettes afin de les préserver. Après pressurage, les vins sont mis en fût pour des élevages assez longs dans des bois de diverses propriétés mais aucun bois neuf! Régulièrement Michel goûte et ensuite décide. 

Lorsque l’on a la chance de se rendre chez Michel Grisard, il faut prendre le temps! Pour ma part j’y suis resté quelques heures, un moment inoubliable! 

Nous avons dégusté plusieurs blancs et rouges, les vins ont besoin de temps. 

Sur la cuvée d’altesse, les vins sont souvent marqués par des notes épicées, de curry, des bouches assez larges avec de belles amertumes, le vieillissement leur sied si bien!

Concernant les vins rouges, j’ai le souvenir d’une mondeuse 1989, avec des odeurs d’olives noires, de feuilles de tomate, des tonalités fumées. La bouche était dense, en pleine forme avec un superbe équilibre! 

Nous avons poursuivi avec différents millésimes en rouge comme 1989, 1997, 2005, 2009 et 2014. Les vins rouges me bluffent toujours par leurs notes épicées, de poivre, de fraises fraîches; sur les vieux millésimes, les notes terreuses et d’olives. 

Quelle fraîcheur dans les vins, et finesse pour les tanins! 

Les mondeuses ont quelques airs de ressemblance avec des syrah du rhône nord sur certains points, ne sous estimez pas les mondeuses de Michel Grisard, c’est très bon!

D’ailleurs 2014, son dernier millésime, c’est d’une finesse et d’une pureté incroyable, je pense même que je vais en ouvrir une ce soir afin de me replonger dans cette parenthèse enivrante!

Il a maintenant passé la main aux frères Giachino qui ont repris les vignes de Michel depuis le millésime 2015, les vins sont à suivre également!

Alexandre Cuvillier

Sommelier au restaurant Guy Savoy-Paris

https://www.linkedin.com/in/alexandre-cuvillier-51992571/

adaptation par Mathias di Lauro Sanseverino

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