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Gelée d’avril, ou le cauchemar des vignerons

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Après une fin du mois de mars assez chaude, et avec un thermomètre dépassant parfois 25°C comme dans le Bordelais par exemple. Le cycle végétatif de la vigne était plutôt précoce, et suite au week-end de Pâques, les températures ont chuté brusquement avec des gelées dans une bonne partie du vignoble français, et même de la neige à certains endroits. Cet épisode de gel rappelle celui de 2017, 1991 ou encore 1956.

 

Les gelées de printemps sont une catastrophe redoutée pour le vignerons, puisqu’elles ont pour effet de brûler les bourgeons, et donc la future récolte. C’est un épisode de gelée noire (comparé à une gelée hivernale qui peut descendre jusqu’à -6°C) qui a duré plusieurs heures. Le résultat d’un tel changement climatique est dévastateur, puisque les végétaux sont encore en pleine croissance et donc très sensibles; cela va brûler les bourgeons sortis, les feuilles ou tiges. Malgré différents moyens mis en œuvre, les températures négatives peuvent stagner pendant plusieurs heures sans vent. Elles sont plus fortes et l’emportent. La nature nous montre que c’est elle qui décide, encore et toujours.

 

En Champagne et dans le Chablisien, on utilise une technique qui est l’aspersion, qui consiste à asperger les vignes d’eau, et donc de créer un glaçon autour du bourgeon afin de le protéger. 

En Bourgogne on utilise par exemple les chaufferettes, ce sont des bougies posées au sol à intervalles égales dans les rangs de vignes. Certains domaines s’offrent les services d’un hélicoptère, qui réalise des rondes au-dessus des vignes à basse altitude afin d’amener l’air chaud au plus proche du sol, des éoliennes sont également utilisées.

Du côté de Pomerol à Bordeaux, on brûle de la paille ou autre afin d’augmenter la température entre les files. 

Cette année le gel fut ravageur en Bourgogne, avec des pertes très conséquentes en Côte de Beaune, dans le Mâconnais, ou en Côte de Nuits. 

Le vignoble Jurassien est également très touché avec des pertes à hauteur de 70% sur les vignobles d’Arbois,ce qui rappelle les gelées du millésime 2017. 

Le Languedoc est durement touché, par exemple du côté du Pic Saint Loup ou le Mas Bruguière est ravagé ou encore le domaine Inebriati du talentueux Victor Beau.  

Sur Saint-Emilion et Pomerol des dégâts sont à déplorer également. 

La liste est longue, malheureusement beaucoup de terroir viticoles touchés dans le Rhône à Côte-Rôtie et Condrieu, la Loire avec le Roannais et le Forez par exemple.

Une bonne partie du vignoble français est malheureusement victime de ce caprice météorologique…

 

2021 sera une année compliquée marquée par le gel tardif, les volumes de vins seront plus faibles, on ne peut bien entendu qu’apporter notre soutien et nos pensées à ses nombreux viticulteurs ou une année de travail peut partir en une nuit.

Malheureusement la nature décide toujours et nous montre qu’il faut peut-être plus souvent se remettre en questions, ou changer nos modes de culture. 

 

Une pensée pour tous les vignerons Français durement touchés par cet épisode de gel.

 

 

Adaptation de Mathias Di Lauro Sanseverino

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